Nous voilà déjà à la fin de la première étape! Le temps file sans qu’on en soit véritablement conscients. Les journées passent vite, les semaines passent vite, les mois et les années aussi. Habituellement, à ce moment de l’année nous sommes tous un peu, même beaucoup fatigués. L’énergie à déployer en début d’année est énorme en plus de la lumière du soleil qui disparait de plus en plus tôt. Novembre, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le mois des morts! Par chance qu’en septembre il y a le congé de la Fête du Travail et en octobre celui de l’Action de Grâce. Ceux-ci nous permettent de reprendre notre souffle et de nous recentrer sur l’essentiel, sur ce qu’il faut pour exercer la plus belle profession du monde, parce qu’il s’agit bien d’une profession, et de poursuivre notre vocation avec amour et passion.
Lorsqu’on travaille avec amour et passion, le temps est pas mal moins long. Avec amour et passion, bien qu’exigeante, la profession nous permet de grandir et de nous enrichir de chaque trésor qu’on a le privilège d’accompagner parce qu’on a appris à mettre le focus sur ce que chacun a de plus beau à offrir au reste du monde plutôt que sur l’effort qu’il nous demande pour l’accompagner à relever ses PLUS GRANDS défis.
Mon dernier article parlait de baluchon. De mon baluchon et de celui que tous nous portons. Un baluchon rempli de nos forces, de nos dons personnels, du bagage positif que nous avons acquis, mais aussi de nos défis et de ces blessures infligées par la vie.
Enseigner, c’est l’endroit idéal pour relever nos défis professionnels, pour relever nos défis personnels et même guérir ces blessures qu’on n’a pas pris le temps de soigner. Les jeunes sont des maitres par excellence pour nous permettre d’y arriver. Ce sont parfois des maitres déguisés en élèves ou en étudiants qui nous confrontent à notre ombre pour nous permettre d’être meilleurs, plus beaux et tellement plus forts. Malheureusement, certains d’entre nous ont beaucoup de difficulté à être confrontés à ce qui en fait, leur fait peur, vraiment peur! Le doute, le sentiment d’impuissance ou d’incompétence nous fait vivre toute sorte de sentiments inconfortables. C’est à ce moment qu’on a le choix de subir et de sombrer doucement ou encore, de rebondir et de s’enrichir pour embellir sa vie et celle de ceux qui nous entourent.
Moi j’ai choisi de faire briller mon baluchon c’est donc la seconde option qui m’interpelle. J’ai choisi de me nourrir de la profession et de grandir à travers elle. C’est un mode de vie tellement plus sain et qui me permet d’économiser beaucoup de mon énergie. Les cailloux sur mon chemin ne sont pas moins nombreux que les autres. Je les vois simplement différemment. Je suis en pleine forme et j’aime ce que je fais. C’est facile? Non, absolument pas. Mais je suis responsable de mes choix. J’ai choisi l’éducation et je l’assume à 100%. Des élèves difficiles, des parents incohérents, des collègues incompétents, une école mal gérée, un système qui ne fonctionne pas comme j’aimerais, un ministre qui coupe, il y en aura toujours et je pourrais pleurer sur des pages, des livres même. Ça me donnerait quoi de m’y attarder à part gaspiller mon énergie à me battre contre des moulins à vent?
En ce sens, je pense sérieusement qu’il devrait y avoir un code d’éthique de la salle des enseignants. Toutes les écoles ont un code d’éthique vous me direz. Il est où et formulé dans quelle langue? On peut parler d’un enfant avec qui ce n’est pas facile, on peut parler d’un parent avec qui il c’est difficile de communiquer. Parler d’un collègue, non! Parler à un collègue, oui! Parler de la direction, non! Aller parler à la direction, oui! On peut en parler pour trouver des solutions, pas pour faire le procès de quelqu’un en son absence. Et de toute façon, parler quand ça mène à rien, ça donne quoi? RIEN! L’éducation, comme la santé, le droit, la justice, l’agriculture ou tout autre domaine… c’est exigeant. Nous l’avons choisi ce beau monde de l’éducation et nous sommes libres d’y rester ou de quitter!
De mon côté, j’ai choisi d’y rester mais pas au prix de ma santé. Plus maintenant! Je me suis donc vêtue d’un imperméable à l’épreuve du négatif. Ainsi, j’évite la contamination sympathique négative omniprésente dans nos écoles. Baigner dans le négatif, l’écouter, s’en imprégner peut être si pernicieux, voire même dangereux. Le monde de l’éducation a bien changé et il continuera de changer bien malgré nous.
Nous sommes en éducation, nous avons un diplôme nous désignant comme modèle pour instruire, socialiser et qualifier les jeunes de notre société. Ça commence par soi ça! Si nous mettions autant de temps à aimer et à tenter de comprendre, à être joyeux et à propager l’enthousiasme, je suis convaincue que nous serions tous un peu plus heureux. En tout cas, moi je le suis. C’est ce que j’ai choisi. N’allez pas croire que je suis naïve, je souhaite simplement être RESPONSABLE de ce que je vis et expérimente. Je choisi de placer mon pouvoir là où ça porte fruits. Ça s’appelle mon libre arbitre.
J’ai choisi de vivre de ma passion. J’ai choisi où je place mon énergie pour qu’elle me rapporte. Le meilleur endroit pour des placements sûrs avec un taux d’intérêts élevé, c’est d’être dans son cœur.
Ici, je parle de ce petit coin calme entre mon intellect et mon affect. Un tout petit espace précieux qui me permet d’être bien avec moi parce que je suis fidèle à ma vérité. Un petit espace où je trouve réponses à mes plus grandes questions même lorsque j’ai l’impression que tout bascule. Grâce à lui, j’ai appris à lâcher-prise. Je me sens plus forte, meilleure, plus belle même et tellement moins vulnérable. J’ai même développé mon intuition et mes actions sont plus adéquates. Cependant, quand je suis fatiguée parce que ça m’arrive encore, mon cœur m’exige de prendre soin de moi et je dois l’écouter. C’est spécial, à chaque fois que je l’écoute, je me rends compte à quel point il avait raison… encore une fois.
Je donne le meilleur de moi en acceptant difficilement mais du mieux que je peux… que je ne suis pas parfaite et que je ne le serai jamais. Cependant, je sais que je suis parfaitement imparfaite tout en ayant des idéaux élevés par rapport à moi-même. Je garderai toujours ma barre haute, sauf que maintenant j’ai cette conviction profonde que la voix de mon cœur est là pour m’indiquer la voie, si jamais je fais un faux pas. Je sais que l’impossible recule lorsque j’avance vers lui en même temps que nul n’est tenu devant lui. Pour moi, ça s’appelle être conscient, lucide et responsable. Pour en arriver là, il a fallu que je tombe, que je tombe de très haut, d’aussi haut que de ma tête et que de mon égo. Maintenant, je ne sais pas tout mais au moins j’ai appris et j’espère continuer d’apprendre toute ma vie.
Je sais au moins une chose, c’est que si je suis bien avec moi-même, si je suis dans l’amour et la joie, les élèves seront plus heureux, apprendront mieux et réussiront plus facilement dans un climat propice à s’ouvrir au meilleur d’eux-mêmes.
Finalement, quand je suis dans mon cœur et que j’enseigne avec mon cœur, tout le monde y gagne. J’aime ce que je fais, j’aime les élèves et les adultes que j’accompagne aujourd’hui, je crois en chacun d’eux, je leur donne le gout de réussir et ils réussissent à relever des défis incroyables. Je n’ai pas peur de leur parler de moi, ça crée la proximité et ça démontre que je ne suis pas infaillible. Quand nous sommes ensemble, nous sommes bien. Les difficultés il y en aura toujours de toute manière. Aussi bien apprendre à respirer et à garder le sourire. Le bonheur, ça s’attrape parce que c’est contagieux. Il suffit d’ouvrir les yeux et de vouloir être heureux.
Alors être dans son cœur, enseigner et accompagner avec son cœur c’est être responsable de son propre bonheur et contribuer à celui des autres.
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